Claude Gauthier Monaco

Artiste peintre monégasque/p>

Staartsäit / presse / Un peu, beaucoup...passionnement Naïf, Claude Gauthier... 1

Une exposition de Gauthier, c'est une promenade dans la nature un jour de soleil. Tout est calme et joie de vivre. Tout respire une soif d'idéalisation qui fait taire les soucis du quotidien. C'est un livre d'images où chaque site retient secret et mythe, une légende, un souvenir peut être. Ses oeuvres traversent la mémoire; on ne les oublie pas car elles chantent le bonheur du passé ou bien celui que l'on espère; On a dit que les peintres Naïfs ne représentaient que les scènes joyeuses; mais on a dit tant de choses sur la peinture Naïve, le meilleur et le pire, mais surtout le pire! Il existe pourtant bien des paysages tristes, amers comme le regret. La peinture Naïve ne s'analyse pas avec la règle et le compas mais se goûte comme une liqueur suave qui envahit tout un être.... C'est pourquoi, Claude Gauthier habite chaque oeuvre jusqu'à ce qu'il parvienne à se l'approprier puis il en fait son jardin secret; ici au Cirque de Monaco devant les acrobates et les éléphants, là dans le pays de son enfance où il retrouve les paysages sereins qui fleurent bon la campagne française. On conviendra bien sûr que son goût pour les architectures lui vient sans doute de ses inlassables observations du Rocher de la Principauté. Devant certains tableaux, on serait même tenté de prendre du recul tant la lumière est vive et les couleurs lacérées par le soleil. Pourtant ses vues ne comportent aucune ombre. C'est comme s'il inventait l'éternité sur terre ! Il n'y a plus de révolution autour du soleil ! S'il y a des ondulations de lumière, des phases d'obscurité peut être, elles ne sont réservées qu'à la ramure des arbres, aux rondeurs des bosquets ou aux facettes architecturées des toits et des ponts. Les châteaux du Moyen Age ou les châteaux d'eau restent des demeures des anges : sans âge et sans reproche, ils profilent une même élégance aux côtés d'humbles maisons qui ont la même hauteur. Il est, paraît - il, un " Grenouilloux" dans ce pays des " mille étangs" qui fait jaser les passants le jour et coasser les habitants la nuit. Mais Claude Gauthier sait ramener l'harmonie dans ces douces contrées en installant sur chaque toile un silence immobile. Les nuages tirés au cordeaux se dessinent comme des scies à bois tandis que leurs reflets dans l'eau s'irisent des couleurs des arbres. C'est peut être parce que à Monaco, les nuages sont le plus souvent absents. En revanche, il retrouve le goût de l'architecture en peignant les ponts comme des portraits de face ou de profil qui font la frontière entre ciel et l'eau. Dans cette nature, on retrouve des oiseaux qui volent, des papillons qui butinent...c'est la nature que nous voulons pour nos vacances et, plus tard, pour nos enfants. Anne Stilz Devroye, Conservateur du Musée International d'Art Naïf Anatole Javkosky, Nice.